CRITTERS (1986)

Cette réponse directe au Gremlins de Joe Dante met en scène des boules de poils aux mâchoires garnies de dents acérées

CRITTERS

1986 – USA

Réalisé par Stephen Herek

Avec Dee Wallace Stone, M. Emmet Walsh, Billy Green Bush, Scott Grimes, Nadine Van der Velde, Don Opper, Billy Zane 

THEMA EXTRA-TERRESTRES I SAGA CRITTERS

Pour son premier long-métrage, Stephen Herek a choisi de se lancer dans une imitation bête et méchante du Gremlins de Joe Dante, qui triomphait deux ans plus tôt sur les écrans, en y adjoignant des éléments de science-fiction. L’histoire démarre sur un astéroïde-prison quelque part dans l’espace. Les « critts », une horde de minuscules créatures velues et carnivores, s’en échappent pour envahir une petite ville de l’ouest américain. Deux chasseurs de prime extra-terrestres les prennent aussitôt en chasse. Dénués de visages, ils ont la faculté d’imiter les traits qu’ils veulent. Le premier se fait donc la tête d’un mauvais chanteur de rock des années 80, tandis que le second adopte tour à tour le visage d’un policier, d’un curé et de l’idiot du village.

Avec un tel scénario, il ne fallait pas s’attendre à des miracles, et comme prévu Critters assure le service minimum en la matière, alternant les séquences d’épouvante gentille et de comédie tiède au beau milieu d’un casting visiblement peu convaincu, parmi lequel on reconnaît tout de même Dee Wallace, reprenant le rôle de mère de famille qu’elle tenait dans E.T. l’extraterrestre, Billy Zane, futur fiancé jaloux de Titanic, et Don Opper, qui incarna un mémorable robot dans Androïde. Les critters constituent l’attraction principale du film. Sommaires marionnettes mécaniques créées par les astucieux frères Chiodo, ces vilaines bestioles se déplacent en roulant comme des ballons, projettent des épines comme des porcs-épics et sont dotées d’un appétit insatiable. Aucune séquence ne surprend vraiment, mais le manque de prétention du film rachète un peu son absence d’innovations. 

Clins d'œils et références

Quelques trucages sommaires font mouche cependant, comme ce visage d’un des chasseurs de prime qui fond littéralement pour imiter des traits humains. Bizarrement, cette idée de mimétisme aurait pu donner lieu à quelques quiproquos intéressants, mais elle n’est absolument pas exploitée au fil du scénario. Le film s’accorde quelques clins d’œils cinéphiliques, à travers un extrait d’Androïde, un poster de Mutant, un t-shirt recyclant le logo de S.O.S. Fantômes ou une figurine d’E.T. l’extraterrestre que dévore l’un des Critters. On repère aussi, ça et là, des références à TerminatorStarman, et même la vieille série Star Trek (le fameux épisode des « Tribules »). Vers la fin du film, le plus vorace des petits monstres atteint des proportions humaines et enlève une jeune fille jusque dans sa soucoupe. Tout se termine à peu près comme on s’y attendait, avec le faux happy end de mise, ouvert vers une suite possible. Et effectivement, le film connaîtra un très honorable succès, rapportant presque sept fois sa mise initiale de deux millions de dollars. Trois séquelles furent donc mises en chantier, réalisées respectivement par Mick Garris (1988), Kristine Peterson (1991) et Rupert Harvey (1992), toujours avec le concours des frères Chiodo. Stephen Herek, pour sa part, entrera  dans la cour des grands en réalisant notamment un très hollywoodien Les Trois Mousquetaires, la version live des 101 Dalmatiens ou le très remarqué Professeur Holland avec Richard Dreyfuss.

 

© Gilles Penso

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