En 1978, Christopher Reeve est devenu l'incarnation parfaite de "l'homme d'acier" pour les spectateurs du monde entier
SUPERMAN THE MOVIE
1978 – USA
Réalisé par Richard Donner
Avec Christopher Reeve, Margot Kidder, Marlon Brando, Gene Hackman, Valerie Perrine, Susannah York, Terence Stamp
THEMA SUPER-HEROS I SAGA SUPERMAN I DC COMICS
Pour célébrer le quarantième anniversaire de Superman, le producteur Ilya Salkind décide d’offrir au super-héros un film colossal. Certes, « l’homme d’acier » avait déjà crevé l’écran avec la série animée des frères Fleischer, les serials de 1948 et 1950 et le long-métrage Superman and the Mole Men de Lee Sholem en 1951. Mais l’avancée des effets spéciaux démontrée par les films catastrophe des années 70 et par La Guerre des étoiles laisse augurer une nouvelle adaptation spectaculaire. Salkind met le paquet : un budget de 55 millions de dollars, onze équipes de tournage et mille techniciens répartis sur les trois continents où s’établit un tournage d’un an et demi. « Sur ce film, nous étions toute une armée de directeurs artistiques » confirme le chef décorateur Stuart Craig (1). Quelques superstars figurent dans le film, notamment Marlon Brando (dont le salaire de quatre millions de dollars pour dix minutes d’apparition à l’écran fait couler beaucoup d’encre à l’époque) et Gene Hackman. Mais pour le rôle-titre, on se perd en conjectures. Toutes les têtes d’affiches du moment sont envisagées, de Warren Beatty à Robert Redford en passant par Nick Nolte, Clint Eastwood, James Caan, Jon Voight et même Sylvester Stallone, qui rêve d’endosser le costume rouge et bleu. Mais le rôle est finalement confié à Christopher Reeve, un quasi-débutant qui se livre à un entraînement intensif pour que sa musculature puisse rivaliser avec celle de son modèle dessiné. Son coach n’est rien moins que David Prowse, l’homme qui prête sa silhouette altière à Dark Vador !
Il ne reste plus qu’à trouver le réalisateur idéal. Steven Spielberg et Guy Hamilton sont fortement pressentis, jusqu’à ce que Richard Donner, fort du succès de La Malédiction, n’hérite de la mise en scène. Le scénario de Mario Puzo (Le Parrain) revient aux origines du héros. En début de film, la planète Krypton agonise. Avant sa totale destruction, le juge Jor-El (Brando) envoie son bébé sur la Terre pour qu’il puisse survivre. Grâce au soleil de notre galaxie, l’enfant acquiert des pouvoirs incroyables. Il est élevé par un couple de fermiers du Middle West, les Kent, et prend plus tard l’identité de Clark Kent, journaliste au Daily Planet. Dès qu’une catastrophe menace la population, il devient Superman, héros invincible au collant rouge et bleu, et s’oppose au maléfique Lex Luthor (Hackman).
Le plus gros succès de la Warner
Les effets visuels époustouflants, combinaison de maquettes, d’incrustations et de projections frontales, permettent la matérialisation de séquences folles, comme le sauvetage de l’hélicoptère, la promenade romantique au-dessus de la ville ou le vol supersonique autour de la Terre pour faire remonter le temps. Et Christopher Reeve a indéniablement « la gueule de l’emploi », épousant le personnage avec un charisme immédiat. Dommage que le scénario et la mise en scène ne soient pas toujours à la hauteur, assurant le service minimum en se réfugiant derrière les exploits techniques. A l’occasion du film, John Williams retrouve le London Symphonic Orchestra de La Guerre des étoiles pour diriger une partition héroïque de toute beauté. Avec ses 300 millions de dollars de recette, Superman sera longtemps le plus gros succès de la Warner.
(1) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 2005
© Gilles Penso
Partagez cet article