Après la parenthèse de George Lazenby, Sean Connery endosse une dernière fois le smoking de James Bond
DIAMONDS ARE FOREVER
1971 – GB
Réalisé par Guy Hamilton
Avec Sean Connery, Jill St John, Charles Gray, Lana Wood, Jimmy Dean, Bruce Cabot, Bernard Lee, Lois Maxwell, Joe Robinson
THEMA ESPIONNAGE ET SCIENCE-FICTION I SAGA JAMES BOND
En 1967, après On ne vit que deux fois, Sean Connery avait décidé, comme chacun le sait, d’abandonner le rôle de James Bond. Mais après l’essai de George Lazenby peu couronné de succès, les producteurs se tournèrent à nouveau, tout sourire, vers leur acteur vedette. Le retour de Sean Connery n’était évidemment pas gagné, et Saltzman et Broccoli envisagèrent un temps de confier le rôle à John Gavin (amant de Janet Leigh dans Psychose et Jules César dans Spartacus). Mais la poignée de films que la star écossaise avait tournée entre 67 et 71 ne marqua guère les mémoires. Alors, moyennant un salaire royal de plus d’un million de dollars (qui sera reversé à l’association Scottish International Educational Fund), Sean Connery endosse le smoking de Bond une dernière fois, si l’on excepte son retour quasi-parodique dans Jamais plus jamais en 1983. Le voici donc plongé dans un film très distrayant, mais au scénario passablement confus, reprenant plus ou moins la trame du quatrième roman d’Ian Fleming.
M (toujours incarné par Bernard Lee) met James Bond au courant d’une histoire de vol de diamants survenu dans des mines d’Afrique du Sud malgré un système de sécurité apparemment hermétique. Toutefois, ce qui est plus inquiétant est qu’aucun des joyaux volés n’est réapparu sur le marché mondial. La mission de Bond consiste à découvrir qui recèle les diamants et pourquoi. Pour commencer, Bond se fait passer pour Franks, un trafiquant que l’on sait appartenir à un gang, et se retrouve à Las Vegas, nez à nez avec Ernst Stavro Blofeld qui, après Donald Pleasence et Telly Savalas, a pris ici les traits peu charismatiques de Charles Gray. En fait, Blofeld a placé en orbite autour de la Terre un gigantesque générateur à laser qui utilise les diamants comme source d’énergie supplémentaire, et dont le rayon fait exploser fusées, missiles et sous-marins. Parmi les moments forts du film, Bond s’enfuit à bord d’un véhicule lunaire et affronte deux lutteuses redoutables autant que sculpturales, répondant aux doux noms de Bambi et Perle Noire.
Bambi et Perle Noire
Celles-ci, incarnées respectivement par Fonna Garrett et Trina Parks, nous donnent droit à une séquence surprenante où – une fois n’est pas coutume – 007 perd ses moyens face au beau sexe, manquant même d’être étouffé puis noyé dans une piscine par les deux gymnastes en maillot de bain ! Dans le rôle de l’homme de main Bert Saxby, les cinéphiles reconnaîtront Bruce Cabot, qui fut le héros de King Kong 38 ans plus tôt, et qui s’éteignit un an après la sortie des Diamants Sont éternels. Toujours du côté des méchants, on note en prime un duo de tueurs improbables et implicitement homosexuels – au grand dam de Dame Censure – qui se nomment Kidd et Wint (Putter Smith et Bruce Glover), et qui participent au second degré devenu visiblement le maître mot de ce septième James Bond. La très belle chanson du générique est interprétée par la chaude voix de Shirley Bassey. Les 116 millions de dollars de recette du film prouvèrent que l’alchimie Connery/Bond fonctionnait toujours à merveille aux yeux du public.
© Gilles Penso
Partagez cet article