LE JOUR DES MORTS (2009)

Malgré la présence de Steve Miner derrière la caméra, cette variante sur le mythe du zombie produite dans la foulée de L'Armée des Morts n'apporte rien de bienneuf

DAY OF THE DEAD

2009 – USA

Réalisé par Steve Miner

Avec Mena Suvari, Nick Cannon, Michael Welch, Anna Lynne McCord, Stark Sands, Matt Rippy, Pat Kilbane, Ving Rhames

THEMA ZOMBIES

Day of the Dead n’est ni le remake du film homonyme de George Romero, ni la suite de L’Armée des morts de Zack Snyder, mais plutôt une nouvelle variation sur le thème du zombie reprenant à son compte la thèse de la contamination des humains par un virus redoutable, très en vogue depuis 28 jours plus tard. Et si Ving Rhames, déjà à l’affiche de L’Armée des morts, est ici de retour, c’est dans un rôle très différent, celui d’un officier supérieur de l’armée américaine chargé de mettre une petite ville du Colorado en quarantaine suite à l’apparition d’une espèce de grippe très virulente et très contagieuse. L’origine de la pandémie est un agent biochimique créé par l’armée pour neutraliser les troupes ennemies en paralysant momentanément leur système nerveux. Evidemment, l’arme bactériologique a échappé au contrôle de ses créateurs irresponsables. Après 25 minutes de prologue, la panique s’empare donc de la ville et le massacre peut commencer. La mutation se déroule en trois phases. La victime est d’abord en proie à des saignements de nez et des toux insistantes, puis elle se fige brusquement tandis que son corps chute en température, avant de se muer en créature féroce au faciès subitement décomposé, laissant libre cours à l’imagination des maquilleurs spéciaux (en l’occurrence Brian Penikas et Yiana Stoyanova).

Des effets numériques basiques mais efficaces viennent compléter les maquillages, notamment pour donner plus d’ampleur à la destruction des zombies (par balles, par le feu, par toutes sortes d’armes tranchantes). Signe des temps, ces zombies-là ne traînent pas la patte mais piquent des sprints frénétiques en grommelant, effectuent des bonds dignes des plus grands athlètes ou grimpent carrément au plafond façon Spider-Man. Les « morts-vivants » sont donc devenus des « hystériques hurlants » et l’univers de George Romero nous semble bien lointain malgré le titre du film et les noms des personnages directement empruntés à ceux du Jour des Morts-Vivants (Sarah, Logan, Rhodes, Bud, Salazar). D’ailleurs, ici ce sont les militaires qui ont le beau rôle et les scientifiques qui assurent celui des sales types, à l’encontre de tout ce que Romero racontait dans son propre film.

Romero interprété de travers

Inutile, donc, de chercher le moindre propos social ou politique au sein de ce Day of the Dead qui limite ses ambitions à son caractère récréatif. Quelques motifs hérités du Jour des Morts-Vivants original sont malgré tout intégrés à l’intrigue, notamment le repli des survivants dans un bunker militaire et la présence d’un zombie « amical » qu’on tente de domestiquer. Derrière la caméra, Steve Miner, coutumier du genre (Le Tueur du vendredi, Halloween 20 ans après, Lake Placid) donne dans la routine, malgré quelques idées visuelles étonnantes (une plongée dans le cerveau d’un homme au moment précis où il se transforme en mort-vivant), une poignée de gags qui font mouche (le zombie cul-de-jatte qui mange son propre œil, les soldats zombies armés de fusils), et une ou deux scènes de suspense plutôt réussies (notamment la poursuite dans les conduits d’aération de l’hôpital). Rien de bien révolutionnaire malgré tout…

© Gilles Penso 

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