LE CONTINENT PERDU (1951)

Une expédition part retrouver la trace d'une fusée atomique échouée dans une forêt inconnue où vivent encore des dinosaures

THE LOST CONTINENT

1951 – USA

Réalisé par Samuel Newfield

Avec César Romero, John Hoyt, Hugh Beaumont, Whit Bissell, Hillary Brooke, Acquanetta, Chick Chandler, Sid Melton

THEMA DINOSAURES

Très influencé par Le Monde perdu, comme son titre le laisse entendre, le Continent perdu bénéficia en 1951 d’une campagne de promotion essentiellement axée sur ses séquences de dinosaures. Or celles-ci ne durent qu’une poignée de minutes, perdues au beau milieu d’une heure et demie d’actions pas franchement palpitantes. Dès le départ, nous pénétrons dans un QG top secret de l’armée, où tous les yeux se tournent vers une fusée atomique sur le point de décoller. Celle-ci s’élève dans les airs avec grâce (via des stock-shots empruntés à Rocketship X-M) et la mission se déroule sans encombre… jusqu’à ce que la fusée ne dévie inopinément de sa trajectoire pour aller s’écraser sur un plateau inconnu des mers du sud. L’incident est de taille, car l’engin contient un équipement ultra-secret, et en ces temps paranoïaques de guerre froide, il ne s’agirait pas qu’elle tombe entre de mauvaises mains. Une expédition aérienne est donc mise sur pied pour récupérer la fusée. Elle est menée par le major Joe Nolan (César Romero) et le lieutenant Danny Wilson (Chick Chandler), deux officiers charismatiques et tombeurs de ces dames. A leurs côtés se trouvent trois scientifiques aguerris (John Hoyt, Hugh Beaumont et Whit Bissell) ainsi que le jovial sergent Willie Tatlow (Sid Melton) assurant le rôle du faire-valoir comique.

Bientôt, l’avion se crashe au milieu de la jungle, et nos six hommes découvrent un village abandonné. Là, les autochtones se limitent à une belle indigène (interprétée par Acquanetta) et à son jeune frère (le film n’ayant visiblement pas prévu de ligne budgétaire pour les figurants). Etant donné que la fusée s’est écrasée sur une montagne sacrée, de laquelle personne n’est jamais revenu vivant, la petite expédition ne tarde pas à s’équiper pour une séance d’alpinisme. Dès lors, le film nous assène vingt bonnes minutes d’escalade laborieuse à flanc de rocher en carton-pâte, la caméra s’attardant plus que de raison sur chaque comédien pendant l’ascension, et le rythme s’alourdissant jusqu’à l’assoupissement du plus vaillant des spectateurs. Une fois enfin arrivés au sommet, nos hommes découvrent une jungle luxuriante habitée par une poignée de dinosaures maladroitement animés image par image par Augie Lohman.

Une faune préhistorique en stop-motion

Un brontosaure qui barrit comme un éléphant joue là un remake de King Kong, attaquant l’un des hommes réfugié dans un arbre, tandis que deux tricératops s’engagent dans une lutte à mort calquée sur les pugilats antédiluviens du Monde perdu. Ces brèves séquences souffrent de figurines plutôt grossières et de mouvements rigides et saccadés, mais elles ne manquent guère de charme, et constituent une véritable oasis au sein d’une aventure guère palpitante où les protagonistes passent leur temps à marcher, escalader, bavarder ou fumer cigarette sur cigarette. Le film compte aussi la brève apparition d’un ptérodactyle et d’un lézard géant. Malgré son manque d’intérêt, Le Continent perdu reçut un accueil honorable, les producteurs envisageant même un temps de lui adjoindre plusieurs séquelles mettant à nouveau en vedette César Romero et Chick Chandler.

© Gilles Penso

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