LA NUIT DES CHAUVES-SOURIS (1999)

Ce film d'attaque animale qui s'inspire souvent des Oiseaux confirme tout le bien que nous pensons de Louis Morneau

BATS

1999 – USA

Réalisé par Louis Morneau

Avec Lou Diamond Phillips, Dina Meyer, Leon, Carlos Jacott, Bob Gunton, David McConnell, Marcia Dangerfield

THEMA MAMMIFERES

La Nuit des chauves-couris est le huitième film de Louis Morneau, un réalisateur amoureux du genre qui nous offrit notamment Carnosaur 2, Rétroaction et Fausse donne. Si Morneau s’est toujours cantonné aux sympathiques séries B, son scénariste John Logan est depuis longtemps entré dans la cour des grands, puisqu’il signa des scripts de haut niveau pour Ridley Scott (Gladiator), Martin Scorcese (Aviator) ou encore Tim Burton (Sweeney Todd). Marchant volontiers sur les traces des Oiseaux d’Hitchcock, Morneau et Logan nous offrent ici un petit film à mi-chemin entre l’épouvante et la catastrophe, plein d’énergie et de second degré, qui se consomme sans modération et avec un vrai plaisir d’amateur.

Dans une petite ville du Texas, plusieurs cadavres d’animaux sont retrouvés mutilés. Lorsque les victimes suivantes sont humaines, les autorités commencent à s’inquiéter sérieusement. Les coupables semblent être des chauve-souris indonésiennes mutantes. Responsable de leur mutation, le docteur Alexander Mc Cabbe (Bob Gunton) leur a inoculé un virus afin d’accroître leur intelligence, leur aptitude à travailler collectivement et leur agressivité. Autre caractéristique non négligeable : elles sont maintenant omnivores, avec un penchant tout particulier pour la viande. Evidemment, le gouvernement, en quête de nouvelles formes d’armes, est derrière cette hérésie. Avant que ces chauves-souris monstrueuses ne prolifèrent, la zoologiste Sheila Casper (Dina Meyer), son assistant Jimmy (Leon) et le shérif Emmett Kimsey (Lou Diamond Philips) font équipe, leur but premier étant d’éviter à tout prix qu’elles ne propagent le virus aux chiroptères non encore contaminés. « Si leurs habitudes alimentaires se dérèglent, on peut dire adieu à cette belle chose qu’est l’équilibre alimentaire » lance la belle Sheila en guise de signal d’alarme.

Petit budget mais gros effets

Si le sujet est très classique, Louis Morneau sait le transcender par la vigueur de sa mise en scène. La caméra est en mouvement permanent, le montage est nerveux, les cadres en Scope très soignés et la magnifique photo de George Mooradian valorise à merveille les basses lumières. Mélange d’images de synthèse et de marionnettes, les créatures constituent une menace tangible, palpable. Rarement chauves-souris auront été aussi effrayantes à l’écran. Bats collecte d’ailleurs quelques séquences d’anthologies héritées presque toutes des Oiseaux : la première attaque dans la voiture, l’invasion spectaculaire de la ville de Gallup, l’assaut du collège barricadé ou encore le final au cours duquel les héros harnachés comme des cosmonautes affrontent les monstres dans leur repaire souterrain. Suspense à foison, effets pyrotechniques généreux, scènes de panique à grande échelle… Morneau n’y va pas avec le dos de la cuiller et nous donne l’impression d’une superproduction avec un budget pourtant très modeste de six millions et demi de dollars (cinq fois moins qu’un Arachnophobie produit pourtant près de dix ans plus tôt !). C’est dire le savoir-faire et la dévotion de cet artisan pas toujours reconnu à sa juste valeur.


© Gilles Penso

Partagez cet article