L'une des futures stars de la série Dallas passe derrière la caméra pour mettre en scène une suite / remake / parodie du Blob
BEWARE ! THE BLOB
1972 – USA
Réalisé par Larry Hagman
Avec Robert Walker Jr, Gwynne Gilford, Richard Stahl, Richard Webb, Godfrey Cambridge, Marlene Clark, Carol Lynley
THEMA BLOB I EXTRA-TERRESTRES I SAGA LE BLOB
Cette suite / remake du classique Danger planétaire, réalisé quelques quinze ans plus tôt, repose sur le même principe que son modèle, et fut un temps connue sous le titre un tantinet absurde de Son of Blob. Afin de la faire analyser, l’ingénieur Chester Hargis a rapporté du Pôle Nord une mystérieuse masse rouge gélatineuse conservée dans la glace. Par inadvertance, son épouse Marianne décongèle la substance, qui va se transformer en une matière animée capable d’engloutir tout être vivant. Une mouche et un chat en feront les frais, avant que le « Blob » ne se mette en quête de hors-d’œuvre plus consistants. Aucun obstacle ne semble désormais résister à l’entité informe qui ne cesse de grossir à mesure qu’elle engloutit ses victimes humaines. Après avoir semé la panique dans toute la ville, dévorant la moitié de ses habitants, le Blob envahit entièrement un complexe sportif dans lequel sont prisonniers le patron de l’établissement et un jeune couple…
L’ensemble du film est très marqué par le style des seventies, notamment à travers les tenues pas possibles de ses héros, la fête d’anniversaire funky en diable, et ce couple de beatniks jouant de la guitare dans un tunnel en quête de recherche acoustique. Exit le rock’n roll, les courses de voiture et les émules du James Dean de La Fureur de vivre qui s’animaient dans Danger planétaire. Ici, c’est l’esprit post-Easy Rider qui prime. La scène la plus drôle du film est d’ailleurs celle du coiffeur qui, à sa grande surprise, reçoit comme client un jeune homme à la tignasse excessivement abondante qu’on croirait issu de Hair. Du coup, le film oscille bizarrement entre la parodie déjantée et l’épouvante sérieuse, sans vraiment parvenir à choisir le ton juste. Ainsi, entre autres clins d’œil référentiels, Godfrey Cambridge, le géologue qui sera l’une des premières victimes de sa découverte, est en train de regarder Danger planétaire à la télé avant d’être dévoré des pieds à la tête.
Les excès des seventies
Les jeunes héros sont ici un couple particulièrement insignifiant, et Steve McQueen était tout de même autrement plus charismatique que cet inexpressif Robert Walker Jr en pattes d’éléphant. Le Blob lui-même est réalisé avec toutes sortes de matières rouge vif plus ou moins liquides. Mais le film est avare en effets spéciaux. Ainsi, le spectateur amateur n’a-t-il jamais la satisfaction de voir les victimes se faire engloutir, et lorsque le Blob atteint des proportions gigantesques, nous n’avons jamais l’occasion de le contempler dans son entier, via des plans larges apocalyptiques à la Godzilla, et ce manque d’emphase s’avère assez frustrant. Le dénouement, quant-à-lui, recycle le traditionnel faux happy end sur un ton parodique, ce qui nous vaut un gag final plutôt délectable. Attention au Blob a acquis une certaine popularité du fait qu’il fut réalisé par Larry Hagman, lequel allait triompher une décennie plus tard en interprétant le cynique JR de la série Dallas. Du coup, les distributeurs vidéo, jamais à court d’idées promotionnelles, éditèrent-ils le film en 1982 accompagné d’un imparable slogan : « le film que JR a réalisé » !
© Gilles Penso
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