Une séquelle tardive de Terreur sur la ligne que le réalisateur Fred Walton conçoit pour le petit écran
WHEN A STRANGER CALLS BACK
1993 – USA
Réalisé par Fred Walton
Avec Carol Kane, Charles Durning, Jill Schoelen, Gene Lythgow, Karen Elizabeth Austin, Babs Chula, John B. Destry, Duncan Fraser
THEMA TUEURS
Suite au succès du mémorable Terreur sur la ligne, le sous-estimé Fred Walton réalise pour la télévision une séquelle à son chef-d’œuvre, 14 ans plus tard. Les acteurs principaux, Carol Kane et Charles Durning, rempilent et reprennent leurs personnages avec ferveur. Comment ne pas tomber dans la redite ? Walton est malin, et s’il calque le déroulement de sa trame sur le premier opus, il y injecte des éléments surprenants. La scène d’ouverture, évidemment, est attendue au tournant, la précédente étant rentrée dans l’Histoire. Celle-ci se hisse au niveau, sans la surpasser, mais provoquant un malaise durable et une peur effective. La jeune Jill Schoelen (habituée du genre, avec notamment Popcorn et l’excellent Le Beau-Père) joue la baby-sitter qui se retrouve menacée par un fou dangereux. Ce coup-ci, le téléphone est coupé, et la voix du maniaque sans visage passe directement à travers la porte d’entrée. Une idée très italienne, évoquant Les Frissons de l’angoisse de Dario Argento.
Tout réside dans l’originalité du méchant, qui jouit de particularités très spéciales (qu’on ne déflorera pas, mais dont le côté tiré par les cheveux rappelle encore une fois les bisseries transalpines chères aux cœurs des aficionados). Ce dernier semble omniprésent et doué d’ubiquité, serait-il secondé par un comparse ? Mystère. Rappelons que nous sommes en 1993 et que Scream n’est pas encore sorti… La suite du film singe donc son prédécesseur, la baby-sitter se retrouvant à nouveau traquée, mais cette fois la menace est sourde, pas d’appels inquiétants (ici le téléphone sert à rassurer) mais plutôt une présence invisible qui déplace des objets, ouvre des fenêtres et sait se draper dans les ténèbres…
Un dénouement angoissant à souhait
La personnalité déviante du criminel est mise en avant à travers une référence indirecte à un épisode culte de la Quatrième dimension, et la séquence de l’hôpital où le fou observe et tente de faire réagir le corps de sa victime dans le coma met carrément mal à l’aise, avec un clin d’œil à Halloween. A la lisière du fantastique, Walton lance plusieurs pistes au spectateur, et suggère même que la jeune héroïne hallucinerait tout ceci, jusqu’au dénouement, angoissant à souhait. Intelligemment écrit, prenant malgré sa facture télévisuelle, Appel dans la nuit a tout de la suite séduisante qui, même si elle est en deçà de son modèle, demeure très efficace et remplit le contrat de la peur, ce qui est assez rare pour être souligné dans une époque où les frissons au rabais se procurent à grands coups de sursauts malhonnêtes.
© Julien Cassarino
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