TERMINATOR (1984)

Avec un budget très modeste et un acteur principal pas encore devenu superstar, James Cameron crée une véritable légende

THE TERMINATOR

1984 – USA

Réalisé par James Cameron

Avec Arnold Schwarzenegger, Linda Hamilton, Michael Biehn, Paul Winfield, Lance Henriksen, Dick Miller

THEMA ROBOTS I VOYAGES DANS LE TEMPS I FUTUR I SAGA TERMINATOR

Véritable figure emblématique du cinéma d’action et de science-fiction, Terminator est né dans l’imagination de James Cameron sous la forme d’une seule image : le squelette métallique d’un robot surgissant d’un brasier. C’est cette idée visuelle qui guida Cameron dans l’écriture du scénario. Son récit s’amorce en 2019, au cœur d’un futur post-apocalyptique dirigé par des ordinateurs qui ont signé l’arrêt de mort de la race humaine. D’énormes machines roulent dans les montagnes, qui ne sont que d’abominables charniers humains, avec pour mission de détruire les derniers rebelles. Ces “guérilleros”, menés par John Connor, arrivent cependant à percer les lignes de défense des oppresseurs mécaniques et leur victoire est proche. Les machines envoient alors dans le passé un Terminator, cyborg mi-humain mi-mécanique, pour éliminer Sarah Connor, la mère du chef rebelle, empêchant ainsi la naissance de John. Les rebelles envoient à leur tour un des leurs à la poursuite de la machine tueuse. Le Terminator et son poursuivant, le soldat Reese, nus et désarmés, débarquent donc dans le Los Angeles contemporain et se livrent une bataille dont ils sont les seuls à connaître l’enjeu. Ancien homme à tout faire au sein du département effets spéciaux de New World, la compagnie de Roger Corman, James Cameron n’était pas encore considéré comme cinéaste au début des années 80, sa seule incursion dans la mise en scène s’étant résumée au très anecdotique Piranhas 2.

Quant à l’acteur auquel il souhaitait donner la vedette, le sculptural Arnold Schwarzenegger, il n’était alors connu que par le rôle titre de Conan le barbare. La mise en chantier de Terminator n’était donc guère aisée, mais la productrice Gale Anne Hurd tomba vite amoureuse du scénario, et la compagnie Hemdale alloua finalement à Cameron un très modeste budget de six millions et demi de dollars. Si on le schématise à l’extrême, Terminator n’est qu’une longue course-poursuite. Mais l’intrigue prend déjà une toute autre dimension de par l’enjeu de cette course-poursuite (la survie de la race humaine) et grâce à de savoureux paradoxes temporels, dignes de la pentalogie de La Planète des Singes, liant en une boucle complexe présent et futur. « J’ai toujours été féru de science et d’ingénierie, et c’est la raison pour laquelle la technologie a toujours une place importante dans mes films », déclare James Cameron. « Pourtant, c’est en imaginant des personnages forts et en m’entourant d’acteurs de talent que je trouve le plus de plaisir. » (1)

Naissance d'une icône

Arnold Schwarzenegger était un Conan idéal. Il s’avère tout aussi parfait en cyborg dénué d’émotion qui ne recule absolument devant rien pour accomplir la destructrice mission pour laquelle il a été programmé, reprenant à la puissance dix les attributs du robot tueur quasi-indestructible interprété par Yul Brynner dans Mondwest. James Cameron montre enfin l’ampleur gigantesque de son talent, maîtrisant en virtuose les scènes d’action extrêmement mouvementées et les effets spéciaux complexes. Maquillages (l’œil et le bras arrachés du Terminator), effets mécaniques (les parties robotisées du cyborg qui apparaissent au fur et à mesure de ses altérations physiques) et animation image par image (les vaisseaux spatiaux du futur, et surtout la fabuleuse séquence finale montrant le squelette du robot mis à nu) se mêlent avec une exemplaire homogénéité. Le film aurait pu – aurait dû ? – rester une œuvre unique et singulière sans suite. Mais le succès fut tel qu’une saga multiforme en découla et se propagea bientôt sur tous les écrans. 

(1) Propos recueillis par votre serviteur en décembre 2009

 
© Gilles Penso

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