Une adaptation soignée des livres illustrés de Tony DiTerlizzi et Holly Black, truffée de créatures conçues par le Tippett Studio
SPIDERWICK CHRONICLES
2007 – USA
Réalisé par Mark Waters
Avec Freddie Highmore, Sarah Bolger, Mary-Louise Parker, Nick Nolte, Joan Plowright, Izabella Miko, David Strathairn
THEMA CONTES
Inspiré des livres illustrés homonymes de Tony DiTerlizzi et Holly Black, Les Chroniques de Spiderwick se distingue du flot d’adaptations de romans pour enfants successifs au succès de la saga Harry Potter grâce à sa mise en scène stylisée, ses excellents comédiens et ses créatures mémorables supervisées par le grand Phil Tippett, lequel n’est pas un novice en matière de monstres (L’Empire contre-attaque, Le Dragon du lac de feu, Robocop, Jurassic Park, Starship Troopers, excusez du peu !). A la manière du Secret de Térabithia, le film de Mark Waters s’attache d’abord à nous décrire les failles d’une famille dysfonctionnelle. La mère, Helen Grace, est incarnée par Mary-Louise Parker, que les amateurs de séries télévisées connaissent bien (elle s’illustrait notamment dans À la Maison Blanche et Weeds). Après son divorce, elle quitte New York et vient s’installer dans l’ancienne demeure de son grand-oncle Arthur Spiderwick, avec sa fille Mallory (Sarah Bolger) et ses jumeaux Jared et Simon (tous deux incarnés par Freddie Highmore, habitué aux contes fantastiques depuis Charlie et la chocolaterie et Arthur et les Minimoys).
En fouillant dans la maison, Jared met à jour un livre somptueux, rédigé par Arthur Spiderwick et orné d’illustrations de créatures étranges et variées. Tout ceci passerait pour les gentilles affabulations d’un vieil homme solitaire si les enfants ne faisaient la rencontre impromptue de Chafouin, un minuscule farfadet se muant en troll hargneux à chaque accès de colère. Bientôt, toute une armée de monstres se met à encercler la maison dans un seul but : récupérer le livre coûte que coûte. Sous nos yeux ébahis s’animent ainsi en une folle sarabande des gobelins aux allures de crapauds anthropomorphes, un hobgoblin glouton à tête de cochon, des envoûtantes sylphes semblables à des fleurs humaines, un impressionnant griffon (très proche de celui d’Harry Potter et le prisonnier d’Azkaban), un terrifiant troll-taupe (qui attaque les héros en pleine ville dans la meilleurs scène du film) et le non moins effrayant ogre métamorphe Mulgarath.
Nick Nolte dans la peau d'un ogre
Ce dernier, bien que conçu intégralement en images de synthèse comme tous ses congénères, bénéficie de la prestation de Nick Nolte. « Pour y parvenir nous avons filmé l’acteur seul, avec l’aide de plusieurs caméras simultanées, en train de dire son dialogue en adoptant la gestuelle appropriée », explique Phil Tippett. « Pendant près de deux heures et demie, il s’est livré à une performance hallucinante. A la fin de l’enregistrement, il était vidé, en sueur ! Mais ce n’était pas une session de motion capture. C’était un moyen, pour nous, de voir Nick Nolte jouer et se déplacer. Ensuite, nous nous sommes largement inspirés de sa prestation pour notre animation, tout en nous synchronisant sur ses dialogues. » (1) Ainsi, même si le scénario des Chroniques de Spiderwick n’évite pas les routines et lieux communs du genre, ses effets spéciaux hallucinants, ses magistrales scènes de suspense et l’étonnante double prestation de Freddie Highmore muent le sympathique conte de fées en spectacle de haut niveau.
(1) Propos recueillis par votre serviteur en avril 2008
© Gilles Penso
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