Une adaptation flamboyante du roman d'Herbert George Wells, sous la direction de George Pal
THE TIME MACHINE
1960 – USA
Réalisé par George Pal
Avec Rod Taylor, Yvette Mimieux, Alan Young, Sebastian Cabot, Whit Bissell, Doris Lloyd, Tom Helmore
THEMA VOYAGES DANS LE TEMPS
Après avoir signé plusieurs merveilles sur pellicule telles que les Pupetoons et Les Aventures de Tom Pouce, George Pal s’attaque à H.G. Wells, d’abord en produisant l’apocalyptique La Guerre des mondes, puis en réalisant lui-même l’adaptation du roman « La Machine à Explorer le temps », publié en 1895. Cette ambitieuse production, réalisée avec un modeste budget de 830 000 dollars, a rapidement atteint le statut de classique du genre. Le scénario se situe le 31 Décembre 1899. Dans un confortable appartement londonien, les amis de George (Rod Taylor, future vedette des Oiseaux), un célibataire épris de recherche scientifique, le voient surgir les vêtements déchirés, le visage et le corps meurtris. Ce dernier leur explique qu’il vient de faire une incursion dans le futur à bord d’une machine à explorer le temps secrètement mise au point dans son laboratoire. Incrédules, ses amis acceptent tout de même son invitation à dîner pour le 5 janvier 1900. Ce jour-là, George raconte aux convives son incroyable aventure. Grâce à son invention, il a pu traverser le temps sans changer d’espace. Via un trucage sommaire mais ô combien inventif, George Pal nous montre ainsi le mannequin d’un magasin de mode qui n’en finit plus de changer de tenue, témoin de la futilité et de la rapidité des modes vestimentaires.
Notre héros se projette ensuite en 1917, 1943 et 1966, où une catastrophe nucléaire ravage la planète, via un emploi intensif de maquettes et d’effets pyrotechniques. George et sa machine se retrouvent prisonniers dans une montagne, qui ne s’érodera que bien plus tard. George arrête alors sa machine le 12 octobre 802701. La vie y semble paradisiaque, la nature a repris ses droits et les humains semblent insouciants et joyeux. Mais ce n’est hélas qu’une apparence, car les hommes, qui répondent au nom d’Elois, n’ont plus aucune émotion dans cet avenir imaginaire, et se sont mués en bétail servant de nourriture à une race de monstrueux mutants troglodytes et nyctalopes, les Morlocks. George, révolté, fomente alors une rébellion, éveillant chez les Elois des sentiments humains enfouis depuis des millénaires, et tombe amoureux de la belle Weena (Yvette Mimieux).
une infinité d'effets spéciaux artisanaux
Technicolor chatoyant, décors dantesques, séquences d’action mouvementées, La Machine à explorer le temps assume pleinement son statut de grand spectacle et de divertissement de tous les instants. Et puis, élément récurrent de l’œuvre de Pal, il comporte une flopée d’effets spéciaux inventifs et surprenants. Le film se permet même une petite incursion dans l’horreur graphique, via cette vision singulièrement gore du cadavre d’un Morlock qui se décompose à toute vitesse, grâce à un effet d’animation image par image. « Tous ces effets étaient très artisanaux », nous raconte Wah Chang, leur superviseur. « Nous n’avions pas d’ordinateur à l’époque, c’étaient des manipulations manuelles. A mon avis, pour réaliser ce type de trucage en image de synthèse, il faudrait beaucoup plus de temps qu’il ne nous en a fallu avec nos maquettes. » (1) En 1960, La Machine à explorer le temps remporte l’Oscar des meilleurs effets spéciaux et s’avèrera être le plus gros succès financier de George Pal.
(1) Propos recueillis par votre serviteur en novembre 1998.
© Gilles Penso
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